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Page:Loti - La troisième jeunesse de Madame Prune, 1905.djvu/293

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XLIX



Dimanche, 6 octobre.

Vraiment ces Japonais parfois vous confondent, vous forcent d’admirer tout à coup sans réserve, par quelque pure et idéale conception d’art ; alors on oublie pour un temps leurs ridicules, leur saugrenuité, leur vaniteuse outrecuidance ; ils vous tiennent sous le charme.

Par exemple, cette île sacrée de Miyasima, ce refuge édénique où il n’est pas permis de tuer une bête, ni d’abattre un arbre, où nul n’a le droit de naître ni de mourir !… Aucun lieu du monde ne lui est comparable, et les hommes qui, dans les temps, ont imaginé de la préser-