Aller au contenu

Page:Loti - Le Mariage de Loti, 1880.djvu/140

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

reva, flotter) qui complétait cette coiffure des fêtes, et s’épivardait comme un nuage, au moindre souffle du vent……

Les reva-reva sont de grosses touffes de rubans transparents et impalpables, d’une nuance d’or-vert, que les Tahitiennes retirent du cœur des cocotiers.


La nuit venue, quand Rarahu était parée, et que ses grands cheveux étaient dénoués, nous partions ensemble pour la promenade. Nous allions circuler avec la foule devant les échoppes illuminées des marchands chinois, dans la grande rue de Papeete, ou bien faire cercle au clair de lune, autour des danseuses de Upa-Upa.

De bonne heure nous rentrions au logis, et Rarahu, qui se mêlait rarement aux plaisirs des autres jeunes femmes, était réputée partout pour une petite fille très sage……

C’était encore pour nous deux une époque de tranquille bonheur, et cependant ce n’étaient plus nos jours de paix profonde, d’insouciante gaieté des bois de Fataoua……

C’était déjà quelque chose de plus troublé et de plus triste. — Je l’aimais davantage, parce