Aller au contenu

Page:Loti - Le Mariage de Loti, 1880.djvu/154

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

bizarres d’autrefois, et Pomaré consentait à tenir de longues conversations avec moi. J’avais deux personnes qui pouvaient me comprendre et m’aider dans l’étude de cette langue qui bientôt ne se parlera plus : Rarahu et la reine.

La reine, pendant nos longues parties d’écarté, me reprenait avec intérêt, charmée de me voir apprendre et aimer cette langue destinée à disparaître.

Je trouvais plaisir à l’interroger sur les légendes, les coutumes et les traditions du passé… Elle parlait lentement, d’une voix basse et rauque ; je recueillais de sa bouche d’étranges récits sur les temps anciens, sur ces temps mystérieux et oubliés que les maoris appellent : « la nuit. »

Le mot « po », en tahitien, désigne en même temps la nuit, l’obscurité et les époques légendaires dont les vieillards ne se souviennent plus.

XVI

LA LÉGENDE DES POMOTOUS (racontée par la reine Pomaré).

« Les îles Pomotous (îles de la nuit ou îles sou-