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Page:Loti - Le Mariage de Loti, 1880.djvu/163

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venait de plus en plus vif, et nous rencontrions de gros nuages, aux contours nets et accusés, qui semblaient dormir appuyés contre les mornes, les uns au-dessus de nos têtes, les autres sous nos pieds.

XX

Le soir nous étions presque arrivés à la zone centrale de l’île tahitienne, — au-dessous de nous se dessinaient dans la transparence de l’air tous les effondrements volcaniques, tous les reliefs des montagnes, — de formidables arêtes de basalte partaient du cratère central, et s’en allaient en rayonnant mourir sur les plages. — Autour de tout cela, l’immense océan bleu ; l’horizon monté si haut, que par une commune illusion d’optique, toute cette masse d’eau produisait à nos yeux un étrange effet concave. La ligne des mers passait au-dessus des plus hauts sommets ; l’Oroena, le géant des montagnes tahitiennes, la dominait seul de sa majestueuse tête sombre. — Tout autour de l’île, une ceinture blanche et vapo-