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Page:Loti - Le Mariage de Loti, 1880.djvu/188

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et que des porteurs avaient grand’peine à promener à la ronde. Les chefs et les cheffesses venaient à tour de rôle haranguer la reine à tue-tête, avec des voix si retentissantes et une telle volubilité qu’on les eût crus possédés. Ceux qui n’avaient point trouvé de place à table mangeaient debout, sur l’épaule de ceux qui avaient pu s’asseoir ; c’était un vacarme et une confusion indescriptibles……

Assis à la table des princesses, j’avais affecté de ne point prendre garde à Rarahu, qui était perdue fort loin de moi, parmi les gens d’Apiré.

XXX

Quand la nuit descendit sur les bois d’Afareahitu, la reine rejoignit le Farehaü du district où un logement lui était préparé. L’amiral à cheveux blancs regagna sa frégate, et la upa-upa commença.

Toute pensée religieuse, tout sentiment chrétien, s’étaient envolés avec le jour ; l’obscurité tiède