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Page:Loti - Le Mariage de Loti, 1880.djvu/202

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Il résultait des renseignements pris à la hâte par la reine, que Taïmaha était depuis la veille à Taïti ; — et le chef des mutoï du palais avait été chargé de lui porter l’ordre de se trouver à l’heure du coucher du soleil sur la plage, en face du Rendeer.

À l’heure du rendez-vous, nous y fûmes, Rarahu et moi.

Longtemps nous attendîmes, et Taïmaha ne vint pas ; — je l’avais prévu.

Avec un singulier serrement de cœur, je voyais s’envoler ces derniers moments de notre dernière soirée. — J’attendais avec une inexplicable anxiété ; j’aurais donné cher à cet instant pour voir cette créature, dont j’avais rêvé dans mon enfance, et qui était liée au lointain et poétique souvenir de Rouéri ; et j’avais le pressentiment qu’elle ne paraîtrait point……

Nous avions demandé des renseignements à des vieilles femmes qui passaient :

« Elle est dans la grande rue, nous dirent-elles ; emmenez avec vous notre petite fille que voici, qui la connaît et vous l’indiquera. Quand vous l’aurez trouvée, vous direz à notre enfant de rentrer au logis. »