Aller au contenu

Page:Loti - Le Mariage de Loti, 1880.djvu/211

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Nous continuâmes notre route en silence, et bientôt nous aperçûmes les cases d’un district, mêlées aux masses noires des arbres.

— « Tera Faaa ! » (voici Faaa), dit-elle avec un sourire…


Taïmaha me conduisit à la porte d’une case en bourao, enfouie sous des arbres à pain, des manguiers et des tamaris.

Tout le monde semblait profondément endormi à l’intérieur, et, à travers les claies de la muraille, elle appela doucement pour se faire ouvrir.

Une lampe s’alluma, et un vieillard au torse nu apparut sur la porte en nous faisant signe d’entrer.

La case était grande ; c’était une sorte de dortoir sombre où étaient couchés des vieillards. La lampe indigène, à huile de cocotier, ne jetait qu’un filet de lumière dans ce logis, et dessinait à peine toutes ces formes humaines sur lesquelles passait le vent de la mer.

Taïmaha se dirigea vers un lit de nattes, où elle prit un enfant qu’elle m’apporta…

— « … Mais non ! dit-elle, quand elle fut