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Page:Loti - Le Mariage de Loti, 1880.djvu/210

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feu dans un bois de cocotiers. Taïmaha me prit par la main, et m’emmena sous bois dans cette direction, par un sentier connu d’elle.

Quand nous eûmes marché quelques minutes dans l’obscurité, sous la voûte des grandes palmes mouillées de pluie, nous trouvâmes un abri de chaume, où deux vieilles femmes étaient accroupies devant un feu de branches. Sur quelques mots inintelligibles prononcés par Taïmaha, les deux vieilles se dressèrent sur leurs pieds pour me mieux regarder, et Taïmaha elle-même, approchant de mon visage un brandon enflammé, se mit à m’examiner avec une extrême attention. C’était la première fois que nous nous y voyions tous deux en pleine lumière.

Quand elle eut terminé son examen, elle sourit tristement. Sans doute elle avait retrouvé en moi les traits déjà connus de Rouéri ; — les ressemblances des frères sont frappantes pour les étrangers, — même lorsqu’elles sont vagues et incomplètes.

Moi, j’avais admiré ses grands yeux, son beau profil régulier, et ses dents brillantes, rendues plus blanches encore par la nuance de cuivre de son teint…