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Page:Loti - Le Mariage de Loti, 1880.djvu/242

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Les oiseaux avaient conservé un de leurs plus grands charmes ; — déplumés, souffreteux, ils chantaient tout de même, — et la petite reine les écoutait avec ravissement.

X

Papeete, 28 novembre 1873.


À sept heures du matin, — heure délicieuse entre toutes dans les pays du soleil, — j’attendais, dans le jardin de la reine, Taïmaha, à qui j’avais fait donner rendez-vous.

De l’avis même de Rarahu, Taïmaha était une incompréhensible créature qu’elle avait à peine pu voir depuis mon départ et qui ne lui avait jamais donné que des réponses vagues ou incohérentes au sujet des enfants de Rouéri.

À l’heure dite, Taïmaha parut en souriant, et vint s’asseoir près de moi. Pour la première fois je voyais en plein jour cette femme qui, l’année précédente, m’était apparue d’une manière à moitié fantastique, la nuit, et à l’instant du départ.