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Page:Loti - Le Mariage de Loti, 1880.djvu/248

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un grave vieillard à cheveux blancs, qui vint au-devant de nous appuyé sur l’épaule d’une petite fille délicieusement jolie.

Jadis il avait vu l’Europe, et la cour du roi Louis-Philippe. Il nous conta ses impressions d’alors et ses étonnements ; on eût cru entendre le vieux Chactas contant aux Natchez sa visite au Roi-Soleil.

XIV

Vers trois heures de l’après-midi, je fis mes adieux au chef Taïrapa, et continuai ma route.

Nous marchâmes encore une heure environ, dans des sentiers sablonneux, sur des terrains que Tatari me dit appartenir à la reine Pomaré.

Puis nous arrivâmes à une baie admirable, où des milliers de cocotiers balançaient leur tête au vent de la mer.

On se sentait sous ces grands arbres aussi écrasé, aussi infime, qu’un insecte microscopique circulant sous de grands roseaux. — Toutes ces hautes tiges grêles étaient, comme le sol, d’une monotone couleur de cendre ; et, de loin en