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Page:Loti - Le Mariage de Loti, 1880.djvu/249

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loin, un pandanus ou un laurier-rose chargé de fleurs jetait une nuance éclatante sous cette immense colonnade grise. — La terre nue était semée de débris de madrépores, de palmes desséchées, de feuilles mortes, — La mer, d’un bleu foncé, déferlait sur une plage de coraux brisés d’une blancheur de neige ; à l’horizon apparaissait Tahiti, à demi perdu dans la vapeur, baigné dans la grande lumière tropicale.

Le vent sifflait tristement là-dessous, comme parmi des tuyaux d’orgues gigantesques ; ma tête s’emplissait de pensées sombres, d’impressions étranges, — et ces souvenirs de mon frère, que j’étais venu là évoquer, revivaient comme ceux de mon enfance, à travers la nuit du passé…

XV

— « Voici, dit Tatari, les personnes de la famille de Taïmaha ; l’enfant que tu cherches doit être là, ainsi que sa vieille grand’mère Hapoto. »

Nous apercevions en effet devant nous un