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Page:Loti - Le Mariage de Loti, 1880.djvu/259

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Nous nous assîmes devant la case de la vieille Hapoto.

Il y avait là plusieurs jeunes filles couronnées de fleurs, qui étaient venues des cases voisines pour voir le « paoupa » (l’étranger) — car il en vient rarement dans ce district.

— « Tiens ! dit l’une d’elles, en s’approchant de moi, — c’est toi, Matareva !… »

Depuis longtemps je n’avais pas entendu prononcer ce nom que Rarahu m’avait donné jadis et contre lequel avait prévalu celui de Loti,

Elle avait appris ce nom dans le district d’Apiré, au bord du ruisseau de Fataoua, où l’année précédente elle m’avait vu.


La nature et toutes choses prenaient pour moi des aspects étranges et imprévus, sous l’influence de la fièvre et de la nuit. — On entendait dans les bois de la montagne le son plaintif et monotone des flûtes de roseau.

À quelques pas de là, sous un toit de chaume soutenu par des pieux de bourao, on faisait la cuisine à mon intention. — Le vent balayait terriblement cette cuisine ; des hommes nus, avec de grands cheveux ébouriffés, étaient accroupis