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Page:Loti - Le Mariage de Loti, 1880.djvu/270

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La petite fille de Pomaré, grave et sérieuse, ouvrit elle-même la porte aux oiseaux, — et puis nous nous retirâmes tous pour ne point troubler ce départ.

Mais les petites bêtes avaient l’air peu disposées à prendre la volée. — Celle qui la première passa la tête à la porte, — une grosse linotte sans queue, — parut examiner attentivement les lieux, — et puis elle rentra, effrayée de ce silence et de cet air solennel, — pour dire aux autres sans doute : « Vous vous trouverez mal dans ce pays ; le Créateur n’y avait point mis d’oiseaux ; ces ombrages ne sont pas faits pour nous. »

Il fallut les prendre tous à la main pour les décider à sortir, et quand toute la bande fut dehors, sautillant de branche en branche d’un air inquiet, — nous retournâmes sur nos pas.

Il faisait déjà presque nuit, — et il semblait que les pauvres petits nous suivissent en piaulant dans la verdure. — Nous les entendîmes derrière nous jusqu’au moment où nous fûmes hors des grands bois……

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