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Page:Loti - Le Mariage de Loti, 1880.djvu/83

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— Ia ora na, Loti ! dit l’homme. — Je te salue, Loti !……

Je m’étais arrêté à la porte…

Alors commença en tahitien, entre l’inconnu et moi, le dialogue suivant :

— « … Comment sais-tu mon nom ? »

— » Je sais que tu es Loti, le petit porte-aiguillettes de l’amiral à cheveux blancs.

» Je t’ai souvent vu passer près de moi la nuit,

» Tu viens pour dormir ?… »

— » Et toi ? — Tu es un chef, de quelque île ?…

— » Oui, je suis un grand chef. — Couche-toi dans le coin là-bas ; tu y trouveras la meilleure natte… »

Quand je fus étendu et roulé dans mon paréo, je fermai les yeux, — juste assez pour observer l’étrange personnage qui s’était levé avec précaution et se dirigeait vers moi.

En même temps qu’il s’approchait, un léger bruit m’avait fait tourner la tête du côté opposé, du côté de la porte où la vieille reine venait d’apparaître ; — elle marchait cependant avec des précautions infinies, sur la pointe de ses pieds