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Page:Loti - Le Mariage de Loti, 1880.djvu/85

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Une heure après, l’ombre de la vieille reine apparut encore dans l’embrasure de la porte. — La lampe s’éteignait, et l’homme venait de s’endormir…

J’en fis autant bientôt, d’un sommeil léger toutefois, et quand, au petit jour, je me levai pour partir, je vis qu’il n’avait point changé de place ; sa tête seule s’était affaissée, et reposait sur la table……

Je fis ma toilette au fond du jardin sous les mimosas, dans un ruisseau d’eau fraîche ; — après quoi j’allai sous la véranda saluer la reine et la remercier de son hospitalité.

— « Haere mai, Loti, dit-elle du plus loin qu’elle me vit, haere mai paraparaü ! » (Viens ici, Loli, et causons un peu !)

« Eh bien ! t’a-t-il bien reçu ?…… »

— « Oui, dis-je. » — Et je vis sa vieille figure s’épanouir de plaisir quand je lui exprimai ma reconnaissance pour les soins qu’il avait pris de moi…

— « Sais-tu qui c’était, dit-elle mystérieusement, — oh ! ne le répète pas, mon petit Loti… c’était Tamatoa !…… »

Quelques jours plus tard, Tamatoa fut officiel-