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Page:Loti - Le désert, 1896.djvu/104

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C’est l’heure indécise et charmante où, dans des limpidités qui ne sont ni du jour ni de la nuit, nos feux odorants commencent à briller clair, en élevant vers les premières étoiles leurs fumées blanches ; l’heure où nos chameaux, dégagés de leurs charges et de leurs hautes selles, frôlent les maigres broussailles, broutent les branchettes parfumées, comme de grands moutons fantastiques aux allures inoffensives et lentes ; l’heure où nos Bédouins s’asseyent en rond pour conter des histoires et chanter ; l’heure du repos et l’heure du rêve, l’heure délicieuse de la vie nomade…