Aller au contenu

Page:Loti - Le désert, 1896.djvu/113

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

XX

Vendredi 9 mars.

À la veillée d’hier, nous avions décidé de ne plus attendre notre messager, probablement perdu, et de partir aujourd’hui pour tenter quand même l’aventure de Pétra.

Mais ce matin, avant le jour, j’entends claquer des mains très fort, derrière la toile de ma tente, tout près de ma tête — ce qui est la façon de sonner le réveil dans notre caravane — et la voix contente de notre guide-interprète me crie en turc :

Bizum adem gueldi !… (Il est arrivé, notre homme !) rapportant une très bonne lettre du grand cheik !

Alors je réponds :

— Entrez, entrez dans ma tente, montrez-la vite, cette lettre de bienvenue.