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Page:Loti - Le désert, 1896.djvu/114

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Et il entre, précédé de la haute lanterne de cérémonie et tenant l’enveloppe marquée au sceau de Mohammed-Jahl.

Après les salutations arabes, le cheik de Pétra nous souhaite une bonne arrivée, nous mande qu’il viendra à notre rencontre jusqu’à Akabah, nous amenant une escorte et des chameaux, et s’engage à ne nous retenir que douze jours dans son territoire pour nous conduire en Palestine. Puis sa lettre se termine ainsi :


« Au nom d’Allah qui est tout, et pas au nom du sultan de Stamboul qui n’est rien !

» MOHAMMED-JAHL. »



On lève le camp plus joyeusement, avec un regret toutefois pour ce lieu qu’aucun de nous ne reverra jamais et qui est particulièrement charmeur, au soleil du matin.

En allant nous baigner dans les bassins roses, tandis qu’on selle nos dromadaires reposés, nous voyons partout sur le sable les drames de la nuit inscrits en traces neuves : sabots pointus de gazelles et griffes de panthères. La Vallée de la Fontaine, qui