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Page:Loti - Le désert, 1896.djvu/143

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XXIII

Lundi 12 mars.

Nos chameaux projettent encore sur le sable et la nacre des ombres très longues ; la Grande Arabie d’en face est encore enveloppée de ses ouates discrètes, quand nous nous mettons en route, aux heures délicieusement fraîches du matin.

Nous avons fait hier de cinquante à soixante kilomètres. Aujourd’hui, pour atteindre Akabah, — la ville unique qui commande à ces régions et où s’arrêtent les caravanes saintes, — il nous reste encore une soixantaine de kilomètres à parcourir, dans une splendeur toujours pareille, sur les mêmes tranquilles plages du désert, sur les mêmes coquilles amoncelées, le long de la mer sans navires, qui n’a de vivant que nous sur ses bords.

Tout est aujourd’hui comme la veille ; nous res-