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Page:Loti - Le désert, 1896.djvu/160

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encore venu. Il arrivera sûrement dans la nuit, nous dit-on, et nous continuons de l’attendre avec une anxieuse impatience.



Après notre dîner distrait, le caïmacam nous envoie demander permission de nous faire une seconde visite. Nous répondons oui, espérant qu’il va fléchir. Il arrive, précédé d’un grand fanal de cérémonie, s’assied, cause en turc de choses quelconques, — très aimable toujours, — et se retire sans avoir dit un mot de la question brûlante.



À la nuit, à neuf heures, je retourne seul sur la plage, passant par un petit sentier qui descend et qu’encombrent tous nos Bédouins, tous nos chameaux endormis ; pauvres gens et pauvres bêtes, dont les figures nous étaient déjà familières et qui, demain matin, vont repartir, nous livrant aux inconnus que ce Mohammed-Jahl amène !…

La mer fait son bruit discret du soir. Le mince croissant de la lune du ramadan brille là-haut