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Page:Loti - Le désert, 1896.djvu/228

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Et, comme les marchands madianites passaient…
(Genèse, XXXVII, 28).


Vers midi, dans un lieu où il y a quelques broussailles, aperçu beaucoup de monde et de chameaux, bien réels cette fois.

Ces inconnus viennent à nous : de longues robes, pour la plupart roses ou bleues : de jolies figures, plus blanches et plus pleines que celles des Bédouins ; dans le nombre, quelques barbes blondes. On s’aborde avec le cérémonial d’usage, en se touchant deux à deux du turban et en se donnant dans le vide le baiser de bienvenue.

Ce sont des marchands arabes, partis depuis sept jours de Gaza où nous allons et se rendant à l’oasis d’Akabah que nous avons quittée. Ils passent ainsi, chaque année, pour approvisionner de robes et de burnous les tribus du désert. — Rien n’est changé, ici, depuis l’époque des Madianites. — Nombreux et bien armés, ils ont des chameaux tout chargés de marchandises et nous les rencontrons à point, pour leur acheter des vêtements de rechange ; devant nous, ils déballent des chemises bédouines à longues man-