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Page:Loti - Le désert, 1896.djvu/232

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XXXII

Lundi 19 mars.

Le camp levé, pour sortir du cirque où nous avons dormi, nous montons sur une de ces choses en forme de tente surhumaine qui nous entouraient. Alors, comme dans un panorama glacé, des désolations nouvelles apparaissent encore, à l’infini, tandis que le soleil matinal étire nos ombres minces sur le semis des cailloux noirs.

Çà et là, posées sur ces nouvelles plaines, il y a encore de ces mêmes choses aux aspects de tentes ; mais des tentes isolées maintenant ; les unes s’élèvent comme de simples cônes très pointus ; les autres ont des cornes extravagantes, comme si l’étoffe en était soulevée et distendue par des piquets intérieurs ; et, toujours, elles sont ornées de ces rayures brunes à la manière des tissus bédouins.