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Page:Loti - Le désert, 1896.djvu/245

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XXXV

Jeudi 22 mars.

Temps lourd, ciel gris et bas.

Le départ, dans des plaines fleuries, nous rappelle des chevauchées d’autrefois, entre Mékinez et Tanger ; ce ne sont pas encore les champs du Maroc, diaprés si magnifiquement, mais déjà des tapis où se mêlent les anémones, les silènes roses, les pâquerettes blanches, les iris violets et les soucis d’or.

Bientôt ce sera Chanaan, la terre propice à l’homme, la terre où coulent le lait et le miel, au lieu de ces resplendissantes solitudes défendues d’où nous sortons, qui nourrissent à peine le Bédoin maigre et pillard.



Vers midi, dans un vallon qui est comme un jardin, rencontré un pauvre chameau malade, assis