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Page:Loti - Le désert, 1896.djvu/258

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À l’entrée de la ville, grand bruit joyeux de voix de femmes ; un peuple de lavandières est là, tordant, à beaux bras nus, des linges dans l’eau courante.

Et maintenant nous nous engageons dans le labyrinthe des petites rues, entre les habitations aux murs de terre et aux toits de terre sur lesquels les fleurs poussent comme dans des jardins.

Du haut de nos grandes bêtes de désert, qui sont inquiètes à cause du resserré des maisons, qui frémissent au moindre bruit de porte ouverte ou de volet fermé, nous dominons presque ces taupinières, plongeant du regard dans les petites cours où des femmes sont assises.

Après les sombres yeux des nomades, ces visages d’ici nous semblent ouverts, hospitaliers et doux. Presque toutes les femmes sont sans voile, belles et blanches, avec des sourcils très noirs et des joues rosées.



La ville une fois traversée, nous trouvons, dans un cimetière musulman, notre camp monté. C’est près d’une source, qui nous paraît bien un peu trop voisine des morts ; mais enfin, ce lieu, désigné par les