Aller au contenu

Page:Loti - Le désert, 1896.djvu/93

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

XVI

Lundi 5 mars.

Il est de grand matin, et les moines, à la suite des offices de la nuit, dorment encore quand nous descendons les escaliers du monastère, quand nous passons, pour la dernière fois de notre vie sans doute, par la triple porte ferrée qui date de Justinianus Imperator.

Plus un souffle de vent ; encore de la neige au-dessus de nos têtes ; mais rien qu’une couche de gelée blanche sur le sol et sur les choses proches. Il fait un froid splendide et clair.

Continuant de descendre sur des éboulements de granit, entre d’énormes blocs rouges ou roses, nous arrivons, après un quart d’heure de marche, à notre lieu de campement d’où part une clameur forcenée. Nos tentes, nos bagages, tout est par terre, sur le