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Page:Louÿs - Œuvres complètes, éd. Slatkine Reprints, 1929 - 1931, tome 10.djvu/72

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scène d’Elmire, et rien n’est plus facile que de les détacher. Un de mes amis me disait l’autre jour : « Désormais, n’importe qui peut marquer de rouge ou de bleu dans la marge, l’Alceste de Corneille et celui de Molière. »

Dans l’Imposteur, à la fin de l’acte III, le béquet se retranche de lui-même : les deux derniers vers. Mais restons à la troisième scène de cet acte. Corneille la terminait ainsi :


ELMIRE

Je ne redirai pas la chose à mon époux


DAMIS

Non, Madame, non ! Ceci doit se répandre.

Mais l’acteur-directeur, qui achève de copier une scène immortelle, a d’autres soucis que la littérature. Il pense à la recette. Tout cela finira par un mariage entre Valère et Marianne. Il ne voit que cela dans un pareil drame ! Lui qui est excommunié, ne soupçonne pas qu’il fallait être Polyeucte et savoir mourir avec joie au cri deux fois crié de « je suis chrétien ! » pour haïr le faux dévot au point de lui faire dire ceci :


Mais les gens comme nous brûlent d’un feu discret
Avec qui pour toujours on est sûr du secret.
Le soin que nous prenons de notre renommée,
Répond de toute chose à la personne aimée
De l’amour sans scandale et du plaisir sans peur.


Et il s’arroge le droit de bouleverser la fin de la