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Page:Louÿs - Œuvres complètes, éd. Slatkine Reprints, 1929 - 1931, tome 9.djvu/194

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goût et de talent, pour préférer les modernes aux anciens. Et aujourd’hui que notre littérature est devenue une des deux ou trois plus riches qui aient jamais existé, quand nous connaissons Shakespeare, et Byron, et Gœthe, et Heine, et Dante, il y a encore dans tous les lycées de France des professeurs de grec et de latin qui vous prennent la moitié de votre temps pour expliquer sept cents vers ! Car, après Virgile et Lucrèce, qu’y a-t-il ?

— Et Horace ? dit Manguin.

— Horace ! Mais, comme poète léger, nous seuls nous en avons quatre ou cinq qui le valent et comme poète lyrique… tous ! »

BRAVO !

Dimanche, 18 mars 88.

Je suis en joie. Je vois hier dans le Temps la nouvelle suivante : M. Massenet va composer un opéra sur un livret de M. Sardou, tiré de l’Odyssée[1].

Dieu, que cela devra être joli : le chant des Sirènes, Nausicaa, Circé surtout, la fête des prétendants, l’orage, les Phéaciens, le Cyclope, il y a de quoi faire quinze opéras avec cela ! Et tout cela est si bien dans la note de Massenet !

  1. Zut ! Il paraît qu’il y renonce. 22 août 88.