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Page:Louÿs - Œuvres complètes, éd. Slatkine Reprints, 1929 - 1931, tome 9.djvu/61

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pareil à celui de vivre de quinze à trente ans à la cour de Louis XV, quand on avait un grand nom, de la fortune et de la beauté.

Cette cour est morte, morte à jamais. Qui l’a tuée ?

Les Républicains.

Regardez-les, maintenant, ces jeunes gens des grandes familles de France, ces petits-fils de ces beaux marquis en bas de soie et en cheveux poudrés, qui passaient si galamment leurs soirées avec les belles dames de la cour. Que font-ils, le soir venu ?

Ah ! Ils vont aux Ambassadeurs, à l’Horloge, au Jardin de Paris[1]. Leurs grands-pères voyaient danser la pavane à Mlles de Mailly. Eux ils vont voir danser Grille-d’Égout, la Goulue, la Torpille, la Belle Fernande, Berthe, la Sauterelle. Voilà.

Les marquis Louis XV passaient leurs nuits avec leurs belles sur les pelouses de Trianon. Leurs descendants les passent dans les cafés-concerts de la banlieue, avec des filles achetées.

Oui, ils sont copurchics, ils marchent avec galbe, sourient avec pschutt, ils sont « dans l’train ».

Ah ! Mirabeau !


Lundi, 18 juillet.

Je viens de lire quatre romans : la Chronique de

  1. Au fond, c’est tout à fait la même chose. 10 août.