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Page:Louÿs - Histoire du roi Gonzalve et des douze princesses, 1927.djvu/60

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Elle revint tenant sa sœur par le bras et l’interpella la première :

« Confesse-toi par mortification, sainte Secunda ! Le roi va t’interroger sur ce que tu sais le mieux.

— Ce que je sais le mieux, c’est que je suis une misérable pécheresse, mon père, et vous entendrez une triste confession.

— S’il est vrai, dit le Roi, je consens que tu te mortifies. Cela est bon pour ta conscience et ne peut que la soulager. L’aveu est agréable aux âmes bien nées.

— Oui, je dirai tout ! je dirai tout ! je dirai tout ! Si j’oublie quelque chose, Tertia, rappelle-le moi ! Je ne veux rien cacher.

— Commence par ce que tu fais quand tu couches toute seule. Je ne suis pas toujours dans ta chambre. Allons ! le Roi t’écoute. »

Secunda leva les yeux au ciel et soupira :

« Nuit et jour je me sens brûlée par l’appétit charnel.

— Qu’appelles-tu ainsi ?

— Une ardeur qui m’envahit de la tête aux pieds. Elle prend source d’une partie… que les jeunes filles ne nomment pas.

— C’est ce que les jeunes filles appellent un con, fit Tertia.

— Quand je rentre dans ma chambre pour me mettre en prière, ce désir charnel me distrait. Aussi ai-je pris pour objet de méditations la Vie de Ste Marie l’Égyptienne afin de rêver sans remords à des nudités, mon père. Mais quand j’imagine la Sainte se livrant aux déportements de sa jeunesse, loin de me calmer, cela m’enflamme, je ne puis plus résister et je… je…

— Parle.