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Page:Louÿs - La Femme et le Pantin, 1916.djvu/195

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vous aurais rien dit. Je ne veux me brouiller avec personne, je suis bonne fille, caballero. »


Le croirez-vous ? Je restai impassible. Seulement un grand froid m’envahit, comme si une haleine de cave s’était glissée entre mes vêtements et moi ; mais ma voix n’était pas tremblante.

« Gallega, lui dis-je, conduis-moi là-haut. »

Elle secoua la tête.

Je repris :

« On ne saura pas que te m’as parlé. Fais vite… C’est ma novia, tu comprends… J’ai le droit de monter… Conduis-moi. »

Et je lui mis un napoléon dans la main.

Un instant après, j’étais seul, sur le balcon d’une cour intérieure, et par la porte-fenêtre je voyais, Monsieur, une scène d’enfer.

Il y avait là une seconde salle de danse, plus petite, très éclairée, avec une estrade et deux guitaristes. Au milieu, Conchita nue et trois autres nudités quelconques de femmes, dansaient