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Page:Louÿs - La Femme et le Pantin, 1916.djvu/227

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Elle leva ses deux bras et fit claquer ses doigts dans un geste de danse.

« Libre ! je suis libre de toi ! libre pour toute ma vie ! maîtresse de mon corps et de mon sang ! oh ! n’essaye pas d’entrer, la grille est trop solide ! Mais reste encore un peu, je ne serais pas heureuse si je ne t’avais pas dit tout ce que j’ai sur le cœur. »

Elle avança encore, et me parla de tout près, la tête entre les ongles, avec un accent de férocité.

« Mateo, j’ai l’horreur de toi. Je ne trouverai jamais assez de mots pour te dire combien je te hais. Tu serais couvert d’ulcères, d’ordure et de vermine que je n’aurais pas plus de répulsion quand ta peau approche de ma peau. Si Dieu le veut, c’est fini maintenant. Depuis quatorze mois, je me sauve d’où tu es, et toujours tu me reprends et toujours tes mains me touchent, tes bras m’étreignent, ta bouche me cherche. ¡Qué asco! La nuit, je