Aller au contenu

Page:Louÿs - Les aventures du roi Pausole, 1901.djvu/136

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

prise de recevoir, deux heures après, un billet de rendez-vous ; et enfin comment elle-même se laissant pincer la patte dans le piège d’une tentation plus forte que sa prudence, elle abandonnait sa troupe comme le Prince charmant du ballet, pour enlever la fille du Roi.


Pendant ce temps, la jeune Aline était rentrée dans sa chambre. Elle avait pris sur sa coiffeuse un étui de rouge, une boîte à poudre, un porte-monnaie qui se trouva plein, et quelques petits objets de toilette ; bref, tout ce que la dame d’honneur énuméra devant le Roi Pausole en remplissant le triste devoir de lui remettre le billet trouvé.

Ce billet, Line l’écrivit en deux minutes. Elle n’espérait guère se faire pardonner, mais elle ne voulait pas que personne fût inquiet d’une santé aussi précieuse que la petite sienne.

Ses sentiments intérieurs disparaissaient autour de sa joie comme les étoiles devant la lune. Et sa joie était d’un éclat à peine retenu par le silence.

Si les dames d’honneur ne l’entendirent pas sauter, courir, battre des mains et jeter son Télémaque dans le tub en signe d’émancipation, ce fut peut-être (et j’ose à peine en exprimer l’hypothèse) parce que les coupables gardiennes avaient