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Page:Louÿs - Trois filles de leur mère, 1979.djvu/115

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« Veuillez garder le silence ! » ou peut-être : « Fous-moi la paix ! » Le vocabulaire des regards est assez incertain. Puis elle reprit : « Qu’est-ce que tu es venue foutre ici ? réponds !

— Je suis venue me faire enculer, soupira Charlotte.

— Et il a bien voulu enculer une putain comme toi ?

— Il ne veut pas que je sois une putain, dit-elle vivement, les yeux fermés. La première fois il m’a enculée pendant que je me branlais, il a joui dans mon cul. La seconde fois, j’ai déchargé plus vite que lui ; alors j’ai retiré la pine de mon cul, je l’ai mise dans ma bouche…

— Quelle salope !

— Oh ! pas assez ! fit Charlotte avec une torsion du corps qui m’effraya. Je lui ai demandé de me… (et elle parla si bas que je n’entendis rien). Et quand il m’a enculée la troisième fois je ne me touchais pas, j’étais excitée, j’avais envie de jouir par le cul et je voulais qu’il me dise ça quand je déchargerais.

— Tu n’as pas honte ?

— Si, j’ai honte. Mais j’ai envie qu’il me le fasse. Et il est plus vache que moi ; il n’a jamais voulu ni le faire, ni le dire, ni rien ! rien ! rien ! »

Alors, comme une infirmière ou une religieuse parle au chevet d’une malade qui n’entend pas, Teresa me dit tout haut et sans aucun étonnement :

« Elle a encore besoin qu’on la branle. »

Toute nue, la mère de Charlotte se leva, sor-