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Page:Louÿs - Trois filles de leur mère, 1979.djvu/116

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tit, entra chez elle et revint aussitôt portant un objet enveloppé de papier.

Puis, avec l’autorité d’une belle-mère qui soigne sa fille devant son gendre, elle dit :

« Laisse-moi faire maintenant. On ne te demande rien. Tu as tiré six coups ; repose-toi et reste au pied du lit. »

Teresa ne m’avait pas inutilement prévenu ; car le dialogue se haussa d’un ton dès les premiers mots.

De sa voix tremblante et plaintive que je n’entendais plus sans frisson, Charlotte gémit en se tirant les chairs :

« Regarde, maman, ce qui me sort par le trou du cul. J’ai la raie des fesses pleine de foutre, et il ne veut pas dire que je suis une putain.

— C’est que tu n’en as pas fait assez.

— Mais c’est lui ! Moi, je ferais tout.

— Il ne sait pas que tu es la dernière des salopes.

— Oh ! tu me le dis et tu me branles… Il n’y a que toi qui me comprennes, maman ! Il n’y a que toi ! »

Tout ce qui précédait m’avait fait croire que Teresa entendait branler sa fille pour la soulager ; mais je n’étais pas si novice que l’italienne le voulait dire, et, sans rien laisser paraître de ma surprise, je vis à n’en pas douter que tout au contraire elle ne masturbait la pauvre Charlotte que pour la remettre en folie. Les jeunes filles m’ont déjà compris. Expliquons à d’autres lecteurs qu’au lieu de hâter le spasme elle le retardait indéfiniment,