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Page:Louÿs - Trois filles de leur mère, 1979.djvu/203

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maman. On fera la paix comme ça : il va te baiser la première.

— Moi ? fit Teresa.

— Oui, toi sur moi, comme ensuite moi sur toi. Et je le finirai dans ma bouche, maman ; et j’aurai ton foutre en même temps que le sien.

— Hein ! quel amour de gosse ! me dit Teresa en la serrant dans ses bras. Vois-tu que je la connais mieux que toi ? »


XIII

Lili n’en croyait pas ses oreilles :

« Quelle séance ! non ! Ricette qui suce ! maman qui baise ! et un dépucelage à la fin ! On n’en ferait pas autant devant le roi d’Angleterre !

— Est-ce rare, ça, « maman qui baise » ! répéta gaiement Teresa.

— Je te crois ! dit la gosseline. T’as même pas baisé pour me faire ! »

La réponse était juste, prompte, et dite sur un ton assez drôle, mais le fou rire qui l’accueillit fut hors de toute proportion avec la valeur du mot. Charlotte, qui larmoyait depuis une heure, eut un accès d’hilarité coupé de gémissements comme si elle souffrait plus de rire que de pleurer. Teresa poussa des cris et se retint à elle pour ne pas tomber. « Soutiens-moi, Fabian ! » Ricette elle-même… Le rire est