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Page:Louÿs - Trois filles de leur mère, 1979.djvu/215

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— Une pauvre putain.

— Pourquoi es-tu à poil comme une fille de bordel ? Est-ce que tu n’es pas au-dessous des filles de bordel ?

— Oh ! si ! Elles ne font pas ce que je fais !

— Alors, va donc avec Lili. Mets ton costume de pierreuse et reviens. On te parlera.

— Moi aussi ! » cria Mauricette.

Je ne comprenais plus. Mais pendant que Charlotte sortait, lente et triste à son habitude, Ricette m’entraîna de toutes ses forces au fond de la chambre et me dit, la bouche en avant :

« Ha ! qu’est-ce que maman m’a fourré dans le cul ? C’est du feu ! Je suis enragée ! Je vais faire ma toilette et je reviens pour toi, mais il faut, il faut ! il faut que tu m’encules ! tu me dépucelleras plus tard. Je vais revenir avec Charlotte, nous ferons vite une scène, joue ton rôle, appelle-la putain et prends-moi. T’as compris ? »

Singulière constatation : plus je les connaissais, moins je les comprenais, cette femme et ses trois filles.

Restée seule avec moi, Teresa vint me parler. Je crus qu’elle allait m’expliquer mon rôle, mais elle avait bien autre chose en tête.

« Lili a raison, dit-elle. Jouir dans la bouche de Mauricette, c’est plus épatant que de la dépuceler. Quel foutre est-ce que tu as pour qu’elle l’avale si bien ? »

Du corps et des lèvres, Teresa devenait plus pressante encore que de la voix et, comme elle était loin de refroidir mes sens, je répondis en l’embrassant :