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Page:Louÿs - Trois filles de leur mère, 1979.djvu/239

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levrette, si vous ne la ménagez pas, vous la défoncerez et vraisemblablement elle ne survivra guère ni à vos maladresses ni même à vos excuses. Rien n’est plus dangereux que de prendre une enfant dans une telle posture. Je ne dis pas cela pour les lycéens qui enculent leurs petites sœurs ; je le dis pour ceux qui les baisent et qui risquent de les crever tant qu’ils n’auront pas lu cette page.

Une des erreurs populaires les plus répandues est celle qui concerne les déflorations précoces. Beaucoup d’hommes se sont laissé dire que pour bien dépuceler une petite fille il faut que le pénis la perce par la vulve et ressorte par la bouche, ou bien que, vice versa, il pénètre par le pharynx et reparaisse entre les pattes. Je n’ai jamais essayé ce tour de force. Les bons anatomistes à qui j’en ai parlé m’ont déconseillé d’en faire l’expérience. Je vous le déconseille à mon tour. Vous ne me direz plus que mon livre ne peut être laissé entre toutes les mains.

Comme la vertu n’est pas toujours récompensée, ma prudence et mes scrupules reçurent peu de plaisir en échange.

Cessons toute mauvaise plaisanterie. Jouir d’une femme à l’instant où j’en étreins une autre…, ah ! que cela est contraire à mon tempérament ! Je goûte si peu la tromperie en amour que je répugne même à l’adultère et j’aime mieux vous conter cette histoire de putains que d’écrire ici par quels stratagèmes j’ai mystifié un homme cent fois pour escamoter sa femme.

Sous Mauricette et moi, la petite Lili me