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Page:Louis Napoléon Bonaparte - Histoire de Jules César, tome 2, Plon 1865.djvu/109

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troupes, pour se rendre plus promptement en Séquanie, franchirent le grand Saint-Bernard, car Strabon raconte qu’une des trois routes qui conduisaient de l’Italie en Gaule passait par le mont Pœninus (grand Saint-Bernard), après avoir traversé le pays des Salasses (vallée d’Aoste), et que ce dernier peuple offrit d’abord aux troupes de César de leur faciliter le passage des montagnes en aplanissant les routes et en jetant des ponts sur les torrents ; mais que changeant tout à coup d’attitude, il avait roulé sur elles des rochers et pillé leurs bagages. C’est sans doute à la suite de cette défection que, vers la fin de l’année 697, César envoya, comme on le verra plus tard, Galba dans le Valais, pour se venger de la perfidie des montagnards et pour ouvrir une communication sûre avec l’Italie[1].

Dès que les fourrages furent assez abondants, il rejoignit ses légions, probablement à Besançon, puisque, on s’en souvient, elles avaient été mises en quartiers d’hiver dans la Séquanie. Il chargea les Sénonais et les autres Celtes voisins de la Belgique d’observer ce qui s’y passait et de l’en informer. Leurs rapports furent unanimes : on levait des troupes, une armée se rassemblait. César se décida alors à entrer immédiatement en campagne.

Son armée comptait huit légions, dont six anciennes et deux récemment levées dans la Cisalpine ; elles portaient les nos 7, 8, 9, 10, 11, 12, 13 et 14. Comme leur effectif, par suite des marches et des combats antérieurs, ne devait pas être au complet, on peut admettre en moyenne 5 000 hommes par légion, ce qui fait 40 000 hommes d’infanterie. En y ajoutant un tiers d’auxiliaires, archers crétois, frondeurs, Numides, le total de l’infanterie aurait été de 53 000 hommes. Il y avait de plus 5 000 hommes de cavalerie et un corps éduen sous les ordres de Divitiacus. Ainsi l’armée de César

  1. Strabon, IV, 171 ; V, 174.