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Page:Louis Napoléon Bonaparte - Histoire de Jules César, tome 2, Plon 1865.djvu/126

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et fait mettre plus d’intervalle entre les files des manipules, afin de faciliter le maniement de l’épée. Son exemple, ses paroles rendent l’espoir aux combattants et raniment leur courage. Chacun, sous les yeux de son général, redouble d’énergie, et cet héroïque dévouement commence à ralentir l’impétuosité de l’ennemi. Non loin de là, la 7e légion était pressée par une multitude d’assaillants. César ordonne aux tribuns d’adosser peu à peu les deux légions l’une à l’autre, de manière que chacune d’elles fit face à l’ennemi d’un côté opposé. Ne craignant plus d’être prises à revers, elles résistent avec fermeté et combattent avec une nouvelle ardeur. Sur ces entrefaites, les deux légions d’arrière-garde qui escortaient les bagages (la 13e et la 14e), informées des événements, arrivent précipitamment et paraissent en vue des ennemis au sommet de la colline. De son côté, Labienus, qui, à la tête des 9e et 10e légions, s’était emparé du camp ennemi sur les hauteurs d’Haumont, découvre ce qui se passe dans le camp romain. Il juge, par la fuite des cavaliers et des valets, de la grandeur du péril qui menace César, et envoie à son secours la 10e légion, qui, traversant de nouveau la Sambre et gravissant les pentes de Neuf-Mesnil, accourt en toute hâte pour tomber sur les derrières des Nerviens.

À l’arrivée de ces renforts, tout change d’aspect : les blessés se relèvent et se soutiennent sur leurs boucliers afin de prendre part à l’action ; les valets, voyant les ennemis terrifiés, se jettent sans armes sur les hommes armés, et les cavaliers[1], pour effacer la honte de leur fuite, cherchent dans le combat à devancer les légionnaires. Cependant les Nerviens, au désespoir, tentent un suprême effort. Ceux des premiers rangs viennent-ils à tomber, les plus proches les remplacent et montent sur leurs corps ; ils sont tués à

  1. Excepté les cavaliers trévires, qui s’étaient retirés.