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Page:Louis Napoléon Bonaparte - Histoire de Jules César, tome 2, Plon 1865.djvu/159

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et de l’Agger. (Voir planche 14.) Pendant sa marche, les députés de divers peuples vinrent solliciter son alliance. Il leur fit un accueil bienveillant et exigea des otages. Quant aux Sicambres, dès le commencement des travaux du pont ils avaient fui dans les déserts et dans les forêts, effrayés par les récits des Usipètes et des Tenctères, réfugiés chez eux.

César ne séjourna que dix-huit jours au delà du Rhin ; pendant ce temps il ravagea le territoire des Sicambres, revint chez les Ubiens, et promit de les secourir s’ils étaient attaqués par les Suèves. Ceux-ci s’étant retirés au centre de leur pays, il renonça à les combattre, et crut ainsi avoir accompli son dessein.

Il est évident, d’après ce qui précède, que le but de César n’était pas de faire la conquête de la Germanie, mais de frapper un grand coup pour dégoûter les barbares de leurs fréquentes incursions au delà du Rhin. Sans doute il espérait rencontrer les Suèves et leur livrer bataille ; mais, apprenant qu’ils s’étaient rassemblés très-loin du Rhin, il jugea plus prudent de ne pas s’aventurer dans un pays inconnu, couvert de forêts, revint dans la Gaule et fit rompre le pont.

Il ne suffisait pas à César d’avoir intimidé les Germains ; il conçut un projet plus hardi ; c’était de traverser la mer pour aller demander compte aux Bretons des secours que, dans presque toutes les guerres, et particulièrement dans celle des Vénètes, ils avaient envoyés aux Gaulois[1].


Description de la Bretagne au temps de César.

IV. Les Romains n’avaient sur la Bretagne que des informations imparfaites, dues à certains écrivains grecs, notamment à Pythéas, de Marseille, qui avait visité la mer du Nord au ive siècle avant notre ère, et à Timée, de Tauromenium. Les Gaulois qui se rendaient en Bretagne pour trafiquer ne connaissaient guère que la côte sud et sud-est.

  1. Guerre des Gaules, IV, xx.