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Page:Louis Napoléon Bonaparte - Histoire de Jules César, tome 2, Plon 1865.djvu/160

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Cependant, peu de temps avant l’arrivée des Romains, une des populations de la Gaule Belgique, les Suessions, alors gouvernés par Divitiacus, avait étendu sa domination jusque dans cette île[1].

Ce fut seulement après avoir abordé en Bretagne que César put se faire une idée assez exacte de sa configuration et de son étendue. « La Bretagne, dit-il, a la forme d’un triangle, dont la base, large d’environ cinq cents milles, fait face à la Gaule. Le côté qui regarde l’Espagne c’est-à-dire le couchant, présente une longueur de sept cents milles environ. Dans cette direction, l’île est séparée de l’Hibernie (Irlande) par un bras de mer, dont la largeur est sensiblement la même que celle du bras de mer qui sépare la Bretagne de la Gaule ; » et il ajoute que « la superficie de l’Hibernie représente à peu près la moitié de la superficie de la Bretagne. Le troisième côté du triangle, formé par cette dernière île est orienté au nord, et long de huit cents milles, il ne fait face à aucune terre ; seulement l’un des angles que ce côté comprend regarde la Germanie[2]. » Ces évaluations imparfaites, qui, au siècle suivant, devaient faire place à d’autres moins inexactes[3], conduisirent le grand capitaine à attribuer à la Bretagne tout entière vingt fois cent mille pas de contour. Il recueillit, en outre, quelques renseignements plus vagues encore sur les petites îles qui avoisinent la Bretagne : « L’une d’elles, écrit-il, appelée Mona (l’île de Man), est située au milieu du détroit qui sépare la Bretagne de l’Hibernie. » Les Hébrides, les îles Shetland (Acmodæ des anciens), les Orcades, qui ne furent connues des Romains qu’au commencement de notre ère[4], se confondaient, dans l’esprit de

  1. Guerre des Gaules, II, iv.
  2. Guerre des Gaules, V, xiii.
  3. Pline, Histoire naturelle, IV, xxx, § 16.
  4. Pline, Histoire naturelle, IV, xxx, § 16. — Tacite, Agricola, x.