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Page:Louis Napoléon Bonaparte - Histoire de Jules César, tome 2, Plon 1865.djvu/164

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étaient très-hospitaliers, et le commerce qu’ils faisaient avec les marchands étrangers avait adouci leurs mœurs[1].

L’abondance des métaux dans la Bretagne, surtout celle de l’étain ou plomb blanc, que les Phéniciens y allaient chercher depuis la plus haute antiquité[2], fournissait aux habitants de nombreux moyens d’échange. Toutefois ils ne connaissaient pas la monnaie et ne faisaient usage que de morceaux de cuivre, d’or ou de fer, qu’ils pesaient pour en déterminer la valeur. Ils ne savaient pas fabriquer le bronze et le recevaient du dehors[3].

La religion des Bretons, sur laquelle César ne nous donne aucun renseignement, devait peu différer de celle des Gaulois, puisque le druidisme passait pour avoir été importé de la Bretagne dans la Gaule[4]. Tacite nous dit en effet qu’on trouvait en Bretagne le même culte et les mêmes superstitions que chez les Gaulois[5]. Strabon nous parle, d’après Artémidore, d’une île voisine de la Bretagne où l’on célébrait en l’honneur de deux divinités, assimilées par ce dernier à Cérès et à Proserpine, des rites qui rappelaient ceux des mystères de Samothrace[6]. Sous l’empire de certaines idées superstitieuses, les Bretons s’abstenaient de la chair de plusieurs animaux, tels que le lièvre, la poule et l’oie, qu’ils élevaient cependant en domesticité pour leur agrément[7].

Les Bretons, quoique insulaires, ne paraissent pas avoir possédé de marine au temps de César. C’étaient les navires étrangers qui venaient chercher aux environs du cap Bolerium l’étain que les habitants exploitaient avec autant d’in-

  1. Diodore de Sicile, V, xxii.
  2. Diodore de Sicile, V, xxii. — Strabon, IV, p. 200.
  3. Guerre des Gaules, V, xii.
  4. Guerre des Gaules, VI, xiii.
  5. Agricola, xi.
  6. Strabon, IV, p. 199.
  7. Guerre des Gaules, V, xii.