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Page:Louis Napoléon Bonaparte - Histoire de Jules César, tome 2, Plon 1865.djvu/163

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il est devant eux, écrit Tacite ; toutefois le courage des Bretons a quelque chose de plus fier[1]. » Cette ressemblance des deux races se manifestait aussi dans les formes extérieures. Cependant, selon Strabon, la taille des Bretons était plus élevée que celle des Gaulois, leurs cheveux étaient d’un blond moins ardent. Ils n’avaient pour demeures que de chétives cabanes faites de chaume et de bois[2] ; ils déposaient leur blé dans des silos ; leurs oppidums étaient situés au milieu des forêts, défendus par un rempart et un fossé, et servaient de refuges en cas d’attaque[3].

Les peuplades de l’intérieur de l’île vivaient dans un état plus barbare que celles de la côte ; vêtues de peaux d’animaux, elles se nourrissaient de lait et de chair[4]. Strabon les représente même comme des cannibales, et assure que l’usage existait chez eux de manger le corps de leurs parents morts[5]. Les hommes portaient les cheveux très-longs et la moustache ; ils se frottaient la peau avec du pastel, qui rendait l’aspect des combattants singulièrement hideux[6]. Les femmes se peignaient aussi de la sorte pour certaines cérémonies religieuses, où elles apparaissaient nues[7]. Telle était la barbarie des Bretons de l’intérieur, que les femmes y étaient parfois communes à dix ou douze hommes, promiscuité surtout habituelle entre les plus proches parents. Les enfants qui naissaient de ces unions incestueuses étaient attribués au premier qui avait reçu dans sa maison la mère encore jeune fille[8]. Les Bretons du cap Bolerium (Cornwall)

  1. Agricola, xi.
  2. Diodore de Sicile, V, xxi.
  3. Guerre des Gaules, V, xxi.
  4. Guerre des Gaules, V, xiv.
  5. Strabon, IV, p. 200.
  6. Guerre des Gaules, V, xiv.
  7. Pline, Histoire naturelle, XXII, i.
  8. Guerre des Gaules, V, xiv.