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Page:Louis Napoléon Bonaparte - Histoire de Jules César, tome 2, Plon 1865.djvu/206

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troupes et d’assaillir à l’improviste le camp où étaient renfermés les vaisseaux romains. Ils s’y portèrent aussitôt ; mais les cohortes ne leur laissèrent pas le temps d’attaquer ; elles firent une sortie, tuèrent beaucoup de barbares, prirent un de leurs principaux chefs, Lugotorix, et rentrèrent sans perte. À la nouvelle de cette défaite, Cassivellaunus, découragé par tant de revers et par la défection de plusieurs peuples, chargea Commius d’offrir sa soumission[1].


Rembarquement de l’armée.

VIII. L’été touchait à sa fin (derniers jours d’août). César, comprenant que le peu de temps qui lui restait ne pouvait être employé avec avantage, se prépara au départ ; il voulait, d’ailleurs, passer l’hiver sur le continent, craignant des révoltes soudaines de la part des Gaulois. Il exigea des otages, fixa le tribut à payer chaque année par la Bretagne au peuple romain, et interdit expressément à Cassivellaunus tout acte d’hostilité contre Mandubratius et les Trinobantes.

Après avoir reçu les otages, César se hâta de revenir de sa personne sur la côte, et se fit suivre plus tard par son armée ; il trouva les vaisseaux réparés, et les fit mettre à la mer. Le grand nombre de prisonniers et la perte de plusieurs navires l’obligèrent à faire passer son armée en deux convois. Chose remarquable, de tant de bâtiments employés plusieurs fois à la traversée, cette année ou l’année précédente, aucun de ceux qui portaient des troupes ne fut perdu ; mais, au contraire, la plupart des navires qui revinrent à vide, après avoir déposé à terre les soldats du premier transport, et ceux construits par Labienus, au nombre de soixante, n’atteignirent pas leur destination ; presque tous furent rejetés sur la côte du continent. César, qui n’avait voulu quitter la Bretagne qu’avec le dernier convoi, les attendit en vain quelque temps. L’approche de

  1. Guerre des Gaules, V, xxii.