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Page:Louis Napoléon Bonaparte - Histoire de Jules César, tome 2, Plon 1865.djvu/207

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l’équinoxe lui faisant craindre que l’époque favorable à la navigation ne s’écoulât, il se décida à surcharger de soldats ses navires, leva l’ancre par un temps calme, au commencement de la seconde veille (neuf heures), et, après une facile traversée, prit terre au point du jour[1].

Cette seconde expédition, quoique plus heureuse que la première, n’amena pas la soumission complète de l’île de Bretagne. D’après Cicéron, on n’aurait même pas fait de butin ; cependant Strabon et Florus parlent d’un butin considérable[2], et un autre auteur rapporte que César aurait prélevé sur les dépouilles ennemies une cuirasse ornée de perles qu’il consacra à Vénus[3].


Observations.

IX. Plusieurs indications nous permettent encore de préciser l’époque de la seconde expédition en Bretagne. Une lettre de Cicéron à son frère Quintus nous fait connaître que César était à la fin de mai à Lodi (nous admettons le 22 mai)[4]. Il a donc pu être rendu vers le 2 juin sur les rivages de l’Océan, où il inspecta sa flotte. En attendant qu’elle se rassemblât au port Itius, il alla dans le pays des Trévires, et n’y fit qu’un court séjour ; car, vers le milieu de l’été (ne æstatem in Treveris consumere cogeretur), il partit pour Boulogne, où il arriva à la fin de juin. Les vents de nord-ouest l’y retinrent vingt-cinq jours, c’est-à-dire jusque vers la fin de juillet. D’un autre côté, Cicéron écrivait à Atticus, le 26 juillet : « Je vois, d’après les lettres de mon frère,

  1. Guerre des Gaules, V, xxiii.
  2. Strabon, IV, p. 167.
  3. Pline, Histoire naturelle, ix, 116. — Solin, liii, 28.
  4. « J’ai reçu, le 4 des nones de juin (1er juin, d’après la concordance adoptée, Voir Appendice A), votre lettre datée de Plaisance ; celle du lendemain, datée de Lodi, m’est parvenue le jour même des nones (4 juin). » Elle était accompagnée d’une lettre de César qui exprimait sa satisfaction de l’arrivée de Quintus (Cicéron, Lettre à Quintus, II, xv).