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Page:Louis Napoléon Bonaparte - Histoire de Jules César, tome 2, Plon 1865.djvu/214

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César un moyen plus facile de la faire vivre. D’ailleurs, ces différents quartiers d’hiver, excepté celui de L. Roscius, qui occupait la partie la plus paisible de la Gaule, étaient tous renfermés dans un cercle d’un rayon de cent milles (148 kil.). César avait l’intention de ne pas s’éloigner avant de savoir les légions solidement établies et leurs quartiers fortifiés. (Voir planche 14, l’emplacement des quartiers d’hiver.)

Il existait chez les Carnutes (pays chartrain) un homme de haute naissance, Tasgetius, dont les ancêtres avaient régné sur cette nation. En considération de sa valeur et de ses importants services militaires, César l’avait replacé, depuis trois ans, dans le rang de ses aïeux, lorsque ses ennemis le massacrèrent publiquement. Les coupables étaient si nombreux qu’on devait craindre de voir la révolte s’étendre dans tout le pays. Pour la prévenir, César fit partir, au plus vite, L. Plancus à la tête de sa légion, avec ordre de prendre ses quartiers chez les Carnutes, et de lui envoyer les complices du meurtre de Tasgetius[1].


Défaite de Sabinus à Aduatuca.

XII. Il reçut, à la même époque (fin d’octobre), des lieutenants et du questeur, la nouvelle que les légions étaient arrivées et retranchées dans leurs quartiers. Elles s’y trouvaient en effet depuis quinze jours environ, lorsque tout à coup éclata une révolte, à l’instigation d’Ambiorix et de Catuvolcus. Ces deux chefs s’étaient rendus d’abord, jusqu’aux limites de leur territoire, au-devant de Sabinus et de Cotta, et leur avaient même fourni des vivres ; mais bientôt, excités par le Trévire Indutiomare, ils soulèvent tout le pays, tombent à l’improviste sur les soldats occupés à chercher du bois, et attaquent avec des forces considérables le camp de Sabinus. Aussitôt les Romains courent aux armes

  1. Guerre des Gaules, V, xxv.