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Page:Louis Napoléon Bonaparte - Histoire de Jules César, tome 2, Plon 1865.djvu/219

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le nombre des blessés augmentait à chaque instant ; il était deux heures ; le combat durait depuis le lever du soleil, et pourtant les soldats romains n’avaient cessé de se montrer dignes d’eux-mêmes. À ce moment la lutte devient plus acharnée. T. Balventius, homme brave et respecté, qui l’année précédente avait commandé comme primipile, a les deux cuisses traversées d’un javelot ; Q. Lucanius, officier du même grade, est tué en combattant vaillamment pour secourir son fils, entouré d’ennemis. Cotta lui-même, tandis qu’il court de rang en rang animer les soldats, est blessé au visage d’un coup de fronde.

À ce spectacle, Sabinus, découragé, ne voit plus d’autre ressource que de traiter avec Ambiorix. L’apercevant de loin qui excitait ses troupes, il lui envoie son interprète Cn. Pompeius, pour le prier de l’épargner lui et les siens. Ambiorix répond qu’il est tout disposé à entrer en pourparler avec Sabinus, dont il s’engage par serment à faire respecter la personne ; que d’ailleurs il espère obtenir des Éburons, pour les soldats romains, la vie sauve. Sabinus fait part de cette réponse à Cotta, déjà blessé, et lui propose d’aller tous les deux conférer avec Ambiorix ; cette démarche peut assurer leur salut et celui de l’armée. Cotta refuse obstinément, et déclare qu’il ne traitera jamais avec un ennemi en armes.

Sabinus enjoint aux tribuns des soldats qui l’environnent et aux centurions de première classe de le suivre. Arrivé près d’Ambiorix, il est sommé de déposer son épée : il obéit, et ordonne aux siens d’imiter son exemple. Tandis que l’on discute les conditions, dans un entretien que le chef des Éburons traîne exprès en longueur, Sabinus est peu à peu entouré et massacré. Alors les barbares, poussant, selon leur coutume, des cris sauvages, se précipitent sur les Romains, dont ils rompent les rangs. Cotta et la plus grande partie de ses soldats périssent les armes à la main ; les