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Page:Louis Napoléon Bonaparte - Histoire de Jules César, tome 2, Plon 1865.djvu/293

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moyens d’attaque, et de n’avoir écouté ni le signal de la retraite, ni les exhortations des tribuns et des lieutenants ; il fit ressortir tout ce que les accidents de terrain avaient causé de difficultés, enfin il leur rappela sa conduite près d’Avaricum, où, en présence d’un ennemi sans chef et sans cavalerie, il avait renoncé à une victoire certaine plutôt que de s’exposer à une perte, même légère, dans une position désavantageuse. Autant il admirait leur bravoure, que n’avaient arrêtée ni les retranchements, ni l’escarpement des lieux, ni les murailles, autant il blâmait leur désobéissance et leur présomption de se croire plus habiles que leur général à peser les chances de succès et à pressentir l’issue de l’événement. Il demandait aux soldats la soumission et la discipline, non moins que la fermeté et la bravoure, et, pour relever leur moral, il ajoutait qu’il fallait imputer leur insuccès aux obstacles du terrain bien plus qu’à la valeur de l’ennemi[1]. »


Observations.

VII. Dans le récit qu’on vient de lire, et qui est la reproduction presque littérale des Commentaires. César déguise un échec avec habileté. Évidemment il se flattait de prendre d’assaut Gergovia par un coup de main, avant que les Gaulois, attirés par une fausse attaque à l’ouest de la ville, eussent eu le temps de revenir la défendre. Trompé dans son espoir, il fit sonner la retraite, mais trop tard pour qu’elle pût s’exécuter en bon ordre. César ne paraît pas sincère lorsqu’il déclare avoir atteint son but au moment de l’arrivée de ses soldats au pied de la muraille. Il n’a pas dû en être ainsi, car à quoi pouvait lui servir la prise des camps presque vides de troupes, si elle ne devait pas avoir pour conséquence la reddition de la ville elle-même ? La déroute, à ce qu’il paraît, fut complète ; selon les uns, César aurait

  1. Guerre des Gaules, VII, lii.