Page:Louis Napoléon Bonaparte - Histoire de Jules César, tome 2, Plon 1865.djvu/321

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de blessés. Les lieutenants M. Antoine et C. Trebonius, auxquels était confiée la défense des points menacés, soutenaient les troupes trop vivement pressées, au moyen de réserves tirées des redoutes voisines. Tant que les Gaulois se tinrent loin de la circonvallation, la multitude de leurs projectiles leur donna l’avantage ; mais, en s’avançant, les uns s’embarrassèrent tout à coup dans les stimuli, les autres tombèrent meurtris dans les scrobes, d’autres enfin furent transpercés par les lourds pilums usités dans les sièges, et qui étaient lancés du haut du vallum et des tours. Ils eurent beaucoup de monde hors de combat, et ne réussirent nulle part à forcer les lignes romaines. Cependant, lorsque le jour commença à poindre, ils se retirèrent, craignant d’être pris en flanc (côté droit) par une sortie des camps établis sur la montagne de Flavigny. De leur côté les assiégés, après avoir perdu un temps précieux à transporter leur matériel d’attaque, et à faire des efforts pour combler le premier fossé (celui qui avait 20 pieds de large), apprirent la retraite de l’armée de secours avant d’être parvenus au véritable retranchement. Cette entreprise ayant avorté comme l’autre, ils rentrèrent dans la ville.

Ainsi repoussés deux fois avec grande perte, les Gaulois de l’armée de secours délibérèrent sur le parti à prendre. Ils interrogèrent les gens du pays, qui leur firent connaître la position et le genre de défense des camps romains placés sur les hauteurs. Au nord d’Alesia était une colline (le mont Réa) qui n’avait pas été renfermée dans les lignes, parce que celles-ci auraient eu un trop grand développement ; par suite, le camp, nécessaire de ce côté, avait dû être établi sur une pente, dans une position désavantageuse (Voir planche 25, camp D) ; les lieutenants C. Antistius Reginus et C. Caninius Rebilus l’occupaient avec deux légions. Les chefs ennemis résolurent de l’assaillir avec une partie de leurs troupes tandis que l’autre se porterait dans la plaine