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Page:Louis Napoléon Bonaparte - Histoire de Jules César, tome 2, Plon 1865.djvu/320

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furent contraints de quitter la mêlée. Alors les Gaulois, confiants dans leur supériorité numérique, dans la valeur de leur cavalerie, se crurent certains du succès ; et de toutes parts, du côté des assiégés comme de celui de l’armée de secours, s’éleva une clameur immense pour encourager les combattants. L’action se passait en présence de tous, nul trait de courage ou de lâcheté ne demeurait inconnu ; chacun était excité par le désir de la gloire et la crainte du déshonneur. Depuis midi jusqu’au coucher du soleil, la victoire paraissait incertaine, lorsque les Germains à la solde de César, formés en escadrons serrés, chargèrent l’ennemi et le culbutèrent ; dans sa fuite, il abandonna les archers, qui furent enveloppés ; alors, de tous les points de la plaine, la cavalerie se mit à poursuivre les Gaulois jusqu’à leur camp, sans leur laisser le temps de se rallier. Les assiégés qui étaient sortis d’Alésia y rentrèrent consternés et désespérant presque de leur salut.

Après un jour employé à faire une grande quantité de fascines, d’échelles et de harpons, les Gaulois de l’armée de secours quittèrent leur camp en silence vers le milieu de la nuit, et s’approchèrent des ouvrages de la plaine. Puis tout à coup, poussant des cris pour avertir les assiégés, ils jettent leurs fascines afin de combler le fossé, attaquent les défenseurs du vallum à coups de frondes, de flèches et de pierres, enfin préparent tout pour un assaut. En même temps Vercingetorix, entendant les cris du dehors, donne le signal avec la trompette, et s’élance suivi des siens hors de la place. Les Romains prennent dans les retranchements les postes assignés précédemment, ils répandent le trouble parmi les Gaulois en leur lançant des balles de plomb, des pierres d’une livre, et en se servant des épieux disposés d’avance dans les ouvrages ; les machines font pleuvoir sur l’ennemi une foule de traits. Comme on se battait dans l’obscurité, les boucliers devenant inutiles, il y eut dans les deux armées beaucoup